Pourquoi j’ai décidé de partir en PVT au Canada?
Au départ, un contexte favorable ...
Je crois faire partie de ceux qui dans la vie ont toujours plus ou moins su quelle allait être la prochaine étape. J’ai eu la chance (et le courage aussi!) de faire de longues études au cours desquelles les années et les stages se sont enchaînés. Mais pour autant, cela ne m’a pas amenée à savoir ce que je voulais « faire de ma vie ».
Alors, 6 mois avant la fin de mes études, je décide de m’inscrire pour devenir Au Pair. C’était l’occasion parfaite d’être capable de parler couramment anglais. Mais c’était aussi et surtout le bon moyen de faire un break pour prendre le temps de réfléchir. J’ai très rapidement constitué mon dossier, trouvé LA famille parfaite et obtenu mon visa. Et puis, seulement 10 jours après ma soutenance de mémoire j’ai décollé pour Chicago, aux Etats-Unis. Je savais déjà par avance que si tout se passait bien j’étendrais mon visa pour y rester 2 ans au total. (Les Au Pairs aux Etats-Unis voyagent avec un visa J1 d’une durée de 1 an renouvelable pour 6, 9 ou 12 mois).
Bref, jusque là un parcours sans trop d’accrocs. Message à moi-même de 2015 : Profite, la prochaine étape ne sera pas aussi facile et évidente que ça…
... puis, une remise en question précipitée
Sans surprise, j’ai vécu une expérience extraordinaire et j’ai donc étendu mon visa pour y rester 2 ans. Et puis je suis finalement rentrée en France. Après 2 petits mois pour revoir toute ma famille et mes amis j’étais prête à affronter « la vie d’adulte » : trouver un travail, trouver un appartement. A mon grand étonnement, tout ça est arrivé hyper vite ! J’ai décroché le job que je voulais en 2 semaines. Moins d’un mois après j’avais commencé le travail, assisté à la convention nationale, trouvé et aménagé un appartement. Une nouvelle fois, tout semblait aller pour le mieux. Et pourtant… j’ai tout envoyé balader !
Je n’ai pas encore assez de recul pour analyser ce qui s’est passé mais après plusieurs mois j’ai fini par me rendre à l’évidence et quitter ce job. Mal du pays? Perte de sens? Quête de sens? Bullshit job? Brown out? Peut-être un peu de tout, je vous avoue que ne sais pas encore bien en parler.
Quoi qu’il en soit, ce retour était loin d’être à la hauteur de mes attentes. J’ai longtemps qualifié cette expérience d’une perte de temps, d’un échec – n’ayons pas peur des mots… et puis j’ai réalisé que c’était en fait une chance de m’être rendue compte assez tôt que ce n’était pas le job qui me convenait. Que ce n’était pas la vie dont je rêvais là tout de suite maintenant. Ça m’a donné l’opportunité de me remettre en question et de réfléchir – de nouveau – à ce qui était le mieux pour moi. Cette réflexion a pris du temps, ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, of course !
Le PVT Canada : un choix qui s’est imposé comme une évidence
Une nouvelle fois j’ai donc pris « du temps pour me (re)trouver ». J’ai beaucoup voyagé, en Europe cette fois. J’ai pris du temps pour savoir ce que je voulais vraiment faire avant de recommencer à chercher du travail. Et ma réflexion m’a très vite amenée à chercher une solution pour repartir à l’étranger. En fait, je me suis dit : « quitte à ne pas savoir quel job faire, autant le faire dans un cadre qui t’offre une contrepartie qui a du sens pour toi ».
C’est après avoir passé en revue différentes solutions que je décide finalement de postuler au PVT Canada. La sélection se faisant par tirage au sort, je sais que les chances sont minces car il reste peu de places au moment où je m’inscris. Alors à ce moment là je me dis : « vas-y tente, si t’es prise c’est que c’est le destin ». Je fais ma demande de PVT le 23 avril 2019 et je suis tirée au sort le 10 juin 2019, soit environ 1 mois et demi après. Sachant que certains s’inscrivent plusieurs années de suite en vain, je me dis que ouais… c’est un peu le destin qui a décidé pour moi. Enfin, je sais pas si c’est vrai mais ça me plaît (et me rassure aussi peut être un peu) d’y croire.
Je m’attèle donc à faire les démarches administratives et le 8 juillet 2019 je reçois la lettre d’introduction a.k.a, la lettre qui permet d’entrer sur le territoire canadien et d’obtenir en échange un permis de travail pour 2 ans.
Super, je suis donc en possession du sésame !!! Je fais quoi du coup? Je pars maintenant? Pour être honnête, étant une maniaque de l’organisation, je ne me voyais déjà clairement pas partir dans l’immédiat. Ensuite, pour avoir vécu deux hivers à Chicago je savais que je ne partirais pas non plus après Septembre. Le froid arrive très vite là-bas et je sais que j’ai souvent le moral dans les chaussettes à cette période… ce n’est donc clairement pas le meilleur moment pour se lancer un challenge de cette taille.
Je décide donc que mon départ sera pour Avril 2020 parce que oui, l’hiver là bas c’est vraiment hard jusqu’à Mars !
S'occuper en attendant le départ pour le Canada ...
Pendant ce temps je continue donc à chercher un travail en France. Je suis contactée pour un poste en marketing auquel j’avais postulé, un CDI. C’est toujours pas le job qui me fait rêver mais c’est dans mon domaine de compétences alors pourquoi pas? Ça me permettrait de passer le temps et de gagner de l’expérience – et aussi de l’argent accessoirement. Finalement après 2 entretiens je sais que ça ne va pas le faire. Je ne vais pas m’étaler ici mais je ne me serais vraiment pas du tout plu dans ce style de management. Et puis, pour être honnête, j’ai le plan Canada sous le coude et j’avoue que je ne pense plus qu’à ça !
Je réalise à ce moment là que trouver un job dans ma branche pour quelques mois va s’avérer compliqué. Je réfléchis donc à d’autres alternatives toujours dans le but de rester active et je me tourne alors vers Pôle Emploi. Et ça tombe bien, ils proposent une formation de 3 mois sur les métiers du numérique. Un peu redondant quand on a déjà fait ses études dans ce domaine mais why not?
Et vous savez quoi? J’ai tellement bien fait ! D’une part j’ai pris conscience que j’aimerais travailler dans une dimension plus digitale. Ayant un Master en Marketing et en Management des Technologies de l’Information ça parait être un choix plutôt cohérent… que je n’avais pourtant jamais sérieusement envisagé. 😅
Et d’autre part, la formation s’est terminée avec une semaine intensive sur WordPress et à ce moment là, j’ai pris conscience d’un autre truc :
- Je tenais déjà une page Facebook quand j’étais Au Pair
- J’adore lire les blogs des expat’ en PVT (ou non d’ailleurs)
- J’aimerais développer mes compétences digitales
- Je comptais quoiqu’il en soit partager à nouveau mon expérience sur les réseaux sociaux
Bref vous l’aurez compris c’est comme ça que j’ai décidé de me lancer dans le projet de ce blog. Et peu importe si il est lu par mes proches uniquement ou si il trouve sa place parmi les autres blogs de pvtistes, je m’en fiche. Je suis contente de l’avoir fait. Je suis contente de publier ces bribes de ma vie. Je serais contente si ça peut aider certain(e)s. Je serais contente de retrouver tout ça dans quelques années. Et surtout je suis contente de faire quelque chose qui me plaît et de faire quelque chose pour moi!
En conclusion
Je ne pensais pas mais ça me demande vraiment beaucoup d’efforts de parler de choses si personnelles. Ceux qui me connaissent vont vraiment trouver ça bizarre que je me dévoile aussi publiquement, moi qui suis si peu expressive d’habitude !
Mais j’avais envie de le faire d’une part pour me souvenir du chemin parcouru et aussi pour montrer que mon choix résulte d’un véritable cheminement. Que ce n’est pas seulement « la chance de pouvoir partir à l’autre bout du monde ». Et puis aussi tout simplement parce que j’adore lire ce genre d’articles chez les autres. Je m’y retrouve souvent et ça m’aide à me sentir moins seule, alors si je peux à mon tour aider les autres.. why not!
Finalement et mine de rien j’en ai fait du chemin depuis mon retour. Malgré les embuches je suis contente de là où tout ça m’a amenée et j’ai vraiment hâte de voir ce que cette expérience va m’apporter ! Qu’elle dure 2 ans ou seulement 6 mois ça ne sera que du positif.
Après 2 années de remise en question un peu chaotiques je suis plus que jamais déterminée à faire de 2020 une année de changements !
4 commentaires
Oliver
Salut Mathilde,
Tres sympa ton article, tu as raison, c’est très intéressant pour d’autres lecteurs de lire ces bribes de vie de personnes qui ont fait des choix semblables aux nôtres.
Continue ! 🙂
overseaschronicles
Merci beaucoup! Ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule à penser ça 🙂
Marine - monfeelgood
J’adore forcément cet article ! Bon on est toutes les deux débutantes sur la blogosphère mais je remarque quand même que tu as effectivement un bagage dans le digital et WordPress !! ^^ j’ai encore beaucoup à apprendre pour en arriver là. Toujours est-il que je me retrouve forcément beaucoup dans ce que tu dis. Tout va toujours pour le mieux mais non… ce n’est pas encore ça ! Et c’est une chance de s’en apercevoir maintenant et d’avoir la possibilité de chercher et de trouver ce qui nous plaît !!
Marine 🙂
overseaschronicles
C’est exactement ça ! Parfois je me dis que c’est complètement utopique de ma part de penser qu’un jour je trouverai un job qui me plaît vraiment mais d’un autre côté pourquoi se contenter d’une situation qui nous satisfait qu’à moitié?! Surtout quand on peut s’accorder le « luxe » de changer !
On est nombreux à se questionner sur ces sujets je crois 🤯😂